À jamais retrouvé

Je n'arrivais pas à créer ce refuge. La poussière du chemin s'élevait, mon corps se tordait vers l'arrière, ce sifflement de train, mon âme en lambeaux... jusqu'où irait la cruauté en cette terre où le faon moucheté tombait, lacéré par les griffes du lion? Car voyez vous, où que je tourne mon regard, il n'y avait pas d'échappatoir. Partout le sang baignant dans le lait, la haine dans les bras de l'amour.

Sahaja marchait d'un pas rebel. Désorthographe de l'orthographe, elle pilotait les paysages qui devenaient lisses sous son pied. Jusqu'où cette folie pourrait bien nous mener?

J'oubliais Claire et les enfants, le mont Émeraude et ses promesses, les cahiers et leurs prouesses. J'avançais dans le hors piste, perdu, mais à jamais retrouvé.